L’histoire rotarienne française commence en 1912 avec Elmer Murphey, industriel membre du Rotary club Chicago.
De passage à Paris, il y mène des discussions en vue de la fondation d’un club local et rentre avec un message rapportant que « Jean-Louis Vuillaume, directeur de la société La Nationale caisse enregistreuse est à l’œuvre pour constituer un club à Paris ». Paul Harris est ravi et publie dans The Rotarian un message de félicitation à Murphey. Pour le fondateur du Rotary, Paris est en effet un objectif stratégique car les Américains n’ont pas oublié que la France est la première nation à avoir reconnu l’indépendance des États-Unis en 1778.
La mission Murphey n’aura pas de suite, ni aucune des trois autres menées en 1913 et 1914 par des membres des clubs de Toledo, Albany et New York auprès d’autres interlocuteurs français. La guerre sur le continent européen arrête ensuite toute autre tentative.
L’éphémère Rotary club des Alliés en France
En février 1917, les États-Unis entrent en guerre, et c’est dans le Corps expéditionnaire américain en France que l’on trouve les premières racines du futur Rotary club Paris. Le premier de ces foyers est inauguré le 21 septembre 1917 à Paris par William Sharp, ambassadeur des États-Unis. Il est situé au Grand Hôtel du Pavillon, 36 rue de l’Échiquier dans le 10e arrondissement, là où naîtra en 1921 le Rotary club Paris dont le premier secrétaire s’appellera Charles Wachter, d’origine suisse, directeur-propriétaire de l’hôtel. « Servir » est pour lui une évidence car en 1915 il avait aménagé son hôtel en foyer de convalescence de la Croix Rouge française pour blessés de guerre.
En février 1918, Paul Harris lance un appel dans The Rotarian, enjoignant les Rotariens dans les forces armées à tout faire pour favoriser la constitution d’un club à Paris. Son appel est entendu par Ancil Brown, secrétaire du Rotary club Indianapolis, en partance pour la France. Il propose à Chester Perry, secrétaire général du Rotary International, de former un Rotary club à Paris et obtient un mandat officiel à cet effet. Brown, officier de la Croix Rouge dans le Corps expéditionnaire américain, est expert-comptable dans le civil, ce qui lui vaut d’être chargé d’une mission d’audit à Paris auprès de la branche américaine de l’YMCA.
En cet été 1918, un autre officier de la Croix Rouge américaine se trouve à Paris. Il a 27 ans et s’appelle William Daus, fils d’un architecte américain passé par les Beaux-Arts de Paris et d’une mère française. Il ignore qu’il sera en 1921 l’un des 16 membres fondateurs du Rotary club Paris. Affecté au quartier général de l’organisation, place de la Concorde, il y croise Frank Mulholland, ancien président du Rotary International (1914-1915), alors en brève mission en France, également pour le compte de la Croix Rouge américaine. Ils évoquent ensemble la fondation d’un Rotary club à Paris, car Daus compte s’y établir après la guerre, sa mère devenue veuve y résidant déjà.
Brown envoie le 24 août 1918 au Rotary International un câblogramme ainsi rédigé : « Le Rotary club Allié en France vient d’être fondé lors d’un dîner à Paris dans la soirée du 23. Les déjeuners hebdomadaires se tiendront le jeudi à l’Hôtel Continental. ». Le Rotary club des Alliés, réservé aux membres des forces alliées américaines et du Commonwealth, n’est qu’une structure éphémère. La paix venue, il perd sa raison d’être, mais entre dans l’histoire rotarienne comme premier club sur le sol français.
L'ensemble de l'article, à lire dans le "ROTARY MAG" d'Avril 2021
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